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Les 5 astuces d’Anthony VAN DE KERKHOVE pour faire progresser les élèves durant une leçon d’EPS

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Tu trouves qu’il est parfois difficile de transformer tes élèves durant une leçon d’EPS. Qu’il y a de nombreux paramètres à prendre en compte lors de ta préparation de leçon et ensuite à gérer sur le terrain face à ta classe afin de faire progresser tous les élèves.

Ma série d’interviews « Les 5 astuces pour transformer les élèves durant une leçon d’EPS » a pour objectif de partager des outils concrets pour te sentir plus à l’aise face à tes classes 😉

Pour cette nouvelle interview, j’ai eu le grand plaisir d’échanger avec un collègue très expérimenté dans le milieu de l’EPS : Anthony VAN DE KERKHOVE.

Sans plus attendre, je te laisse prendre connaissance des 5 astuces d’Anthony…

Si tu as des questions, des remarques suite à cette interview, tu peux les laisser dans la partie commentaires sous la vidéo YouTube ou dans les commentaires en bas de cet article 😉 Je t’invite également à apporter « ton pouce à l’édifice » en cliquant sur le pouce bleu sous la vidéo YouTube afin d’améliorer le référencement de cette interview.

3 possibilités s’offrent à toi maintenant pour suivre cette interview: la vidéo YouTube (clique sur l’image ci-dessous), le podcast (bouton bleu ci-dessous) ou l’article (en dessous du bouton bleu).

AEEPS cooperaction

Tu souhaites écouter cette interview sous forme de podcast? Par exemple, dans les transports en commun ou pendant ton footing, pendant une balade dans la nature…Clique sur le bouton ci-dessous:

Les 5 astuces d’Anthony VAN DE KERKHOVE pour transformer les élèves durant une leçon d’EPS

Régis GALEK : Salut chers collègues d’EPS ou futurs collègues, bienvenue dans cette nouvelle émission, la 9ème déjà, intitulée « Les 5 astuces pour transformer les élèves durant une leçon d’EPS ». J’accueille aujourd’hui un collègue reconnu dans le monde de l’EPS. Il est professeur agrégé d’EPS, coordonnateur du groupe Cooper@ction de l’AEEPS et auteur du livre « Libérons l’école des notes ». Il s’agit d’Anthony VAN DE KERKHOVE. Un grand merci à toi Anthony pour avoir accepté cette interview et pour le partage de ton expérience avec toutes les personnes qui nous suivent aujourd’hui.

Anthony VAN DE KERKHOVE : Bonjour à tous et merci pour l’invitation surtout, Régis.

R.G : Avec grand plaisir! Cela me fait vraiment plaisir d’être avec toi aujourd’hui et de pouvoir échanger sur l’EPS et ton parcours professionnel. Justement, pour que les personnes qui nous suivent puissent mieux te connaître, est-ce que tu peux brièvement présenter ton parcours professionnel ?

Le parcours professionnel d’Anthony VAN DE KERKHOVE

AEEPS groupe coopéraction

A. VdK : Je suis enseignant depuis plus de 20 ans, voire 25 ans. J’ai beaucoup enseigné en lycée professionnel. Maintenant je suis en lycée général. Je suis actuellement à mi-temps en lycée général et à mi-temps à l’INSPE où je forme des futurs professeurs d’EPS, des futurs professeurs des Ecoles également. Je suis très investi à l’AEEPS, dans ma régionale et puis tu l’as dit aussi dans le groupe Coopér@ction, je suis également élu au bureau national de l’AEEPS.

R.G : Le groupe Coopér@ction qui regroupe une trentaine de membres et qui grossit assez vite. Vous êtes dans une bonne dynamique 😉

A. VdK : Oui voilà, on est une trentaine de membres. La plupart dans la sphère de l’EPS. Et puis quelques membres issus d’autres disciplines.

R.G : Tu as été et tu es encore jury aussi sur différents concours EPS et de l’Agrégation, il me semble ?

A. VdK : Oui, voilà je suis aussi jury sur le concours de l’Agrégation interne, exactement.

R.G : Et tu es également l’auteur du livre publié en janvier 2016, « Libérons l’école des notes ». On en reparlera à un autre moment dans l’interview. Merci pour la présentation de ce parcours professionnel très riche, comme tu disais, entre 20 et 25 ans d’expérience. Donc avec toute cette expérience accumulée, on va rentrer dans le vif du sujet! Est-ce que tu pourrais Anthony nous proposer tes 5 astuces avec tes différentes casquettes de prof d’EPS, de formateur, jury de concours, etc. ?

EPS: les 5 astuces d’Anthony VAN DE KERKHOVE

Première astuce : Une posture de confiance vis-à-vis des élèves : une confiance donnée d’emblée et non pas à mériter

EPS au collège

A. VdK : Oui, alors la première astuce c’est quelque chose d’extrêmement basique mais extrêmement important à mon sens. Il s’agit de la posture. Je pense qu’il faut vraiment adopter, plutôt qu’une posture de méfiance, une posture de confiance vis-à-vis des élèves. C’est-à-dire à la base, vraiment faire confiance à chaque élève, une confiance totale à chaque élève.

Ça ne veut pas dire être naïf, tout laisser passer évidemment aux élèves. Mais de prime abord, leur faire d’abord confiance. On peut parler de l’effet Pygmalion, c’est quelque chose qui marche dans ma pratique, qui marche extrêmement bien. Quand on fait confiance aux élèves, souvent ils se sentent obligés de ne pas nous décevoir. Et cela créé une relation et un climat de classe plutôt positifs.

Faire confiance aux élèves, c’est aussi avoir confiance en leurs capacités de progrès, en leurs capacités de réussite. Concrètement, moi qui suis en lycée, je vois qu’il y a des élèves qui ne réussissent pas à s’échauffer, à faire un footing de 10 minutes. Evidemment, cela nous frustre énormément professionnellement, quand on voit des jeunes de cet âge-là qui n’y parviennent pas.

L’idée concrètement, n’est pas de s’agacer ou de leur crier dessus! Mais plutôt essayer de leur signifier le problème, essayer de voir avec eux ce qu’il se passe et puis de les mettre en projet. Et valoriser les petits progrès qu’ils vont faire par rapport à ça. Et souvent ça passe et ça fonctionne bien même s’il y a quelquefois de grosses difficultés. Donc, essayer d’être positif et leur faire confiance.

R.G : J’allais justement te dire, concrètement, comment tu t’y prends pour faire confiance aux élèves ? Donc là tu parlais de valoriser les progrès. Est-ce que tu vois d’autres choses ?

A. VdK : C’est quelque chose d’assez intérieur finalement. C’est-à-dire que régulièrement, dans une leçon, il se passe tout un tas de choses qu’on peut parfois interpréter de 10 000 manières. Un élève qui ne respecte pas une consigne, un élève qui est en difficulté, un élève qui parle en même temps que nous.

Spontanément, intérieurement, on va peut-être avoir des émotions négatives qui viennent. On a envie de sanctionner verbalement ou autre et bien souvent, on fait des analyses qui ne sont pas toujours bonnes. Il vaut mieux faire le pari d’aller s’intéresser à l’élève, à ce qu’il se passe, à ses difficultés et ensuite de le gérer de la manière la plus positive qui soit. C’est aussi moins fatigant relationnellement. Et puis c’est beaucoup plus positif donc c’est plutôt une gestion de ses émotions, une prise de recul… C’est quelque chose d’assez intérieur finalement.

R.G : Ça me fait un peu penser à l’image de « l’homme debout » dont parlait Jean-Luc UBALDI. C’est un peu ça l’idée?

A. VdK : Oui tout à fait.

R.G : L’enseignant qui est là, présent face à ses élèves, qui doit avoir quand même une certaine autorité mais qui est aussi humain, qui entre en relation avec ses élèves.

natation EPS

A. VdK : Oui exactement. Debout, solide sur ses valeurs, tout à fait. Si on fait confiance à l’élève simplement et qu’on ne lui apporte rien, ça ne sert à rien. Il faut les deux.

R.G : D’accord, très bien. Merci pour cette 1ère astuce. Tu peux passer à la 2ème, si tu veux bien Anthony 😉

Deuxième astuce : Une explicitation claire des attendus

A. VdK : C’est également quelque chose d’assez basique. A chaque étape de l’enseignement, il s’agit d’être le plus explicite possible. En effet, on s’aperçoit – et il y a pas mal de recherches là-dessus – que beaucoup de choses sont très claires dans la tête de l’enseignant. Mais elles sont en fait très implicites et cela créé beaucoup de malentendus. Les élèves ne comprennent pas forcément ce que nous attendons d’eux.

C’est donc extrêmement important d’expliciter, que ce soit en début d’année, en début de séquence, etc. Quand on n’explicite pas, c’est souvent au détriment des élèves les plus faibles. C’est une source importante d’inégalité. Donc là concrètement, c’est quelque chose d’assez basique mais en début de leçon, expliciter l’objectif de la leçon, l’afficher au tableau, cibler une ou deux choses très précises. C’est ça qui est important pour moi. Par exemple, mettre un objectif de leçon en badminton: varier dans la largeur du terrain. Pour certains élèves, cet objectif va être clair mais pour d’autres, ce n’est pas vraiment très clair : varier, qu’est-ce que c’est ? Jouer au plus proche des lignes de terrain, c’est déjà beaucoup plus précis.

Badminton college lycee

R.G : Adapter le vocabulaire aux élèves…

A. VdK : Oui tout à fait. On doit fournir un effort de précision. On a beaucoup de jargon en EPS et on tourne vite dans des termes un peu « fourre-tout »! En relais vitesse, transmettre avec efficacité ? Ça ne parle pas du tout à un élève ça. Transmettre sans ralentir, en regardant vers l’avant. Voilà, on explicite vraiment ce qu’on attend d’eux. Et on n’utilise pas des termes comme « efficace », etc. Voilà, on est précis et cet effort-là est très important.

Et puis aussi une autre chose importante pour moi, c’est aussi de l’explicitation: donner des repères sur la quantité de travail. Donc expliciter le critère de réussite avec un critère quantitatif. Par exemple, ça peut être réussir 3 fois de suite un service au volley-ball. En course en durée, sur 30 min, passer 20 min au-dessus de 150 BPM. Voilà des choses très concrètes. J’observe vraiment dans mon quotidien que quand les choses sont explicites, posées, claires et nettes, précises, les élèves suivent. Et ça c’est important, notamment dans la perspective de former un futur pratiquant. De former, de savoir s’entraîner, se préparer, cela suppose une répétition, une persévérance.

R.G : Ce que tu es en train de dire me fait penser aux précédents programmes EPS avec les compétences attendues au collège niveau 1 et niveau 2. Moi j’utilisais beaucoup la compétence attendue que j’adaptais avec une terminologie-élève. Et j’essayais d’en ressortir 3 éléments fondamentaux que j’affichais aussi au tableau en début de leçon.

Je faisais verbaliser les élèves : quels sont les 3 éléments fondamentaux sur lesquels vous serez évalués à la fin du module ? Les élèves verbalisaient et j’affichais au tableau les 3 éléments. Cela me permettait pendant la leçon de faire des liens à chaque fois: maintenant, on va travailler sur cet élément-là. Ou même, interroger les élèves à la fin d’une situation: à votre avis, on vient de travailler sur quel élément dans cette situation ?

La compétence attendue permettait de faire des liens durant la leçon et c’était relativement explicite pour eux. Donc l’idée, c’est toujours de leur donner des repères précis. Comme tu le disais tout à l’heure, souvent c’est explicite dans la tête du prof, car il a préparé sa leçon en amont. Mais les élèves ne comprennent pas forcément pourquoi telle situation-là en premier, l’autre en 2ème, etc. Donc, faire vraiment cet effort, faire des liens pour que ça soit vraiment hyper concret pour eux.

A. VdK : Oui, c’est exactement ça. Et puis, on est tellement en crise de temps en permanence dans notre métier. Donc, parfois on rogne sur l’explicitation des attendus, on va vite et on peut perdre les élèves!, donc c’est vraiment important.

R.G : Comme tu le disais aussi précédemment, cibler 1 ou 2 choses précises. Tu sais que moi, je suis un fervent défenseur du ciblage! Et ça rentre aussi dans cette logique-là. Ne pas faire des dizaines et des dizaines de choses mais vraiment focaliser l’élève sur quelque chose de précis, sur une transformation précise.

A. VdK : Tout à fait.

R.G : Très bien. On peut passer à l’astuce suivante, si tu veux bien ?

Troisième astuce: Une évaluation totalement intégrée au processus d’enseignement

Progresser EPS

A. VdK : La suivante est en rapport avec l’évaluation. Personnellement, je travaille beaucoup maintenant avec une évaluation intégrée totalement au processus d’enseignement. D’ailleurs, j’ai même du mal à dissocier les deux dans ma pratique. C’est-à-dire que c’est une évaluation avec des indicateurs qui sont les mêmes du début à la fin de la séquence. Déjà c’est clair pour les élèves: le contrat didactique est tout à fait clair, transparent, il n’y a pas de « piège ». Même si en EPS, on n’a pas cette notion de piège à l’évaluation. On peut l’avoir par exemple dans d’autres matières scientifiques ou autres.

R.G: La fameuse « Interro surprise »!

A. Vdk: Oui l’interro surprise ou amener un truc à l’évaluation pour déstabiliser les élèves. On n’a pas cette culture-là en EPS. Moi j’aime bien que ça soit clair dès le départ. Alors on pourrait dire que si l’évaluation est omniprésente, c’est une pression permanente sur les élèves. Mais moi je vois ça à l’inverse. L’évaluation ça doit être un outil dans la tête des élèves pour apprendre, avoir un recul critique sur soi, sur sa pratique. Mon ambition est de faire de l’évaluation un outil au service des progrès.

J’ai bien conscience qu’avec cette fameuse note, une minorité a cet état d’esprit-là. Et l’évaluation pour les élèves, c’est une pression, une sanction. Mais il faut se battre contre ça. Au collège, on est plus sur une évaluation par compétences, moi je partage aussi cette idée-là. Même si à la fin c’est converti en note, je me focalise sur les compétences qu’on attend des élèves. Et dès le départ, j’ai des outils qui suivent le cheminement et qui guide les apprentissages. Je peux proposer une illustration en volley-ball…

R.G: oui, un exemple concret, ça serait super 😉

A. Vdk: D’une manière générale, moi je travaille comme ça maintenant. J’ai appelé ça des parcours d’apprentissage coopératifs. Comme on a une grosse hétérogénéité au lycée, j’essaie d’avoir une forme de pratique scolaire évolutive avec différents degrés. Et les outils d’évaluation servent justement à valider les degrés. Les élèves passent d’étape en étape à des rythmes différenciés. Ce qui permet à chacun de se mettre en projet et d’avoir quelque chose d’adapté à son niveau.

volley-ball lycée

Par exemple en volley, ce ne sont pas des différents degrés mais différents contrats de jeu. Les élèves sont en équipes fixes. Il y a différents contrats de jeu. Ils vont tous partir du contrat avec un service aménagé et au fur et à mesure de la séquence, à leur gré, ils vont passer de contrat en contrat. De plus en plus contraignant, de moins en moins aidant. Et cela est croisé avec un indicateur sur le nombre d’attaques construites gagnantes. Une attaque construite est une attaque qui suit une passe avec une attaque produite en zone avant en 2 ou 3 touches.

Donc, à partir du moment où il y a une attaque construite qui est gagnante, on comptabilise sur un match de 8 minutes, de 0 à 4 ou + attaques construites. Et là, en croisant on a le degré atteint par l’équipe. Donc, cet outil-là pour l’évaluation collective en volley-ball est présent tout au long de la séquence. Pour que les élèves se situent en permanence. Sur la fin de séquence, ils savent exactement ce qu’ils ont à faire et comment ils sont évalués. Il n’y a pas de surprise.

R.G : D’accord. Par rapport au contrat de A à E, est-ce que c’est toi qui les fait passer d’un contrat à un autre ou c’est eux qui choisissent ?

A. VdK : Ça peut être variable pour l’enseignant. Moi dans ma pratique, avec les élèves que j’ai, ce sont les élèves qui sont libres de le faire. Je peux aussi les conseiller parfois car j’ai des profils d’élèves qui veulent bruler les étapes et qui n’ont pas de qualité de jeu collectif donc je peux les faire rétrograder. Au contraire, j’ai aussi des élèves un peu frileux qui vont rester sur des contrats un peu plus facilitants et qui seraient capables d’aller un peu plus loin.

volleyball college lycee eps

Dans ma stratégie pédagogique, le fait que ça vienne des élèves fait partie de ma stratégie. C’est-à-dire que ça suscite des échanges, des débats peut être parfois des conflits entre les élèves. Certains veulent avancer, d’autres non. Il y a des contrats par exemple (le B) où le service n’est aménagé que pour un élève. Et cela suppose, si on passe par là, de dire quel est l’élève qui a le droit au service aménagé. Donc il y a plein d’échanges au niveau du collectif, ça suppose une vie au sein de l’équipe, des choix stratégiques donc c’est intéressant.

RG : D’accord. Ensuite dans ton tableau tu as des couleurs qui se réfèrent au degré de la compétence ?

A. VdK : Oui, voilà c’est pour rendre les choses un peu plus visuelles. A la fin sur PRONOTE, je rentre le degré atteint. Par exemple une équipe qui sera au degré 3 pour la partie collective en volley-ball, je créé un devoir et je vais renseigner 3 sur 4. Et c’est paramétré pour que le 3 en fait devienne un 15 sur 20. Le degré 1 serait un 5, le degré 4 serait un 20. L’élève comprend comment s’est construit, mais moi je ne parle pas trop de tout ça, parce que la conversion en note pour moi n’est pas satisfaisante.

R.G : J’ai bien compris que tu n’étais pas trop pour les notes notamment avec ton ouvrage « Libérons l’école des notes ». Si tu veux nous en dire quelques mots ?

A. VdK : C’est une idée qui a fait son chemin maintenant. Je pense qu’il y a de plus en plus de collègues qui ont conscience des limites de l’évaluation chiffrée. Au-delà de la simple note chiffrée, c’est un historique de construction en France de l’évaluation scolaire. Quand même basée sur la compétition, un système de classement des élèves. Donc l’idée c’est de sortir de cet état d’esprit-là pour arriver à une évaluation par compétence.

Qui invite plus à se comparer à soi-même, à réfléchir à soi, ses points forts, ses points faibles. Aussi, là où on doit retravailler pour progresser, être lucide sur ce qu’on est capable de faire, pour son orientation, etc. Je trouve que c’est quand même quelque chose qui évolue bien. En primaire, je crois que c’est plus de 90% des écoles qui ont abandonné les notes. Au collège, je ne sais pas, je n’ai pas de statistiques, mais je crois que c’est en bonne voie. Je ne sais pas comment ça se passe dans ton collège Régis ?

R.G : Nous avons toujours des notes. Mais c’est vrai que certains collèges évaluent par compétences.

A. VdK : À l’université, ça vient aussi par compétences dans pas mal d’endroits. Et le lycée, c’est le dernier bastion à faire 100% sur la notation chiffrée. Et donc quand j’ai écrit cet ouvrage, c’est parce que dans mon lycée professionnel, on avait une expérimentation sur l’évaluation par compétences qui fonctionnait bien. Mais il y avait quand même des gens qui étaient un peu récalcitrants.

Ils partaient du principe que si on ne mettait plus de notes, forcément on voulait que tout le monde réussisse sans effort, qu’on n’avait plus d’exigences vis-à-vis des élèves. Ce qui n’est pas du tout vrai! Et justement, quand on arrête la note, on doit être en mesure d’expliciter. Et ça revient à l’astuce précédente, de dire ce qu’on évalue. Il ne s’agit pas de dire degré 1, degré 2, degré 3, ni rouge, vert, orange. Mais ce qu’il y a derrière rouge et ce qu’il y a derrière degré 1. Là on explicite les choses et on met beaucoup plus en projet les élèves.

R.G : J’aime bien ton tableau à double entrée. Moi aussi je fonctionne comme ça. Je trouve que ce tableau est très explicite pour les élèves. Et à la fin de l’évaluation, ils arrivent à se situer. Et on est loin des usines à gaz qu’on a connues et qu’on connaît encore. On voit passer certaines choses très compliquées sur l’évaluation avec 7-8 critères à évaluer fois 30 ou 35 élèves! Donc là je trouve que ce tableau est vraiment très pratique pour le prof. Il enlève le stress je trouve parce que quand on a 35 élèves à évaluer avec plusieurs critères, ce n’est pas faisable même si on prend 2 leçons! Je trouve aussi que ce tableau est très fonctionnel pour les élèves. Eux aussi s’y retrouvent: ils ont leur note directement et comprennent bien d’où vient la note. Elle ne tombe pas comme ça!

A. VdK : Tu sais qu’on a plein d’outils maintenant comme ça, avec le groupe EPIC et d’autres auteurs également. Après j’utilise aussi pour l’évaluation de la partie individuelle de simples descripteurs.

volley-ball evaluation

Faut varier les outils comme tu dis, mais faut que ce soit ça soit simple et lisible pour les élèves et fonctionnel pour le prof.

R.G : Clairement. Très bien. Merci pour ce partage d’évaluation. On peut passer à ta 4ème astuce si tu veux bien 😉

Quatrième astuce: Une entraide permanente dans la classe 

A. VdK : La 4ème astuce, sans surprise, elle est en rapport à mon état d’esprit: la coopération dans la classe, une entraide permanente dans la classe.

R.G : Ce qui t’anime et qui vous anime aussi dans le groupe Cooper@ction de l’AEEPS.

cooperation en EPS

A. VdK : Oui en fait, il y a 2 grandes raisons. D’abord évidemment par rapport aux valeurs que l’on veut véhiculer notamment dans la société dans laquelle on vit aujourd’hui et les enjeux du moment. C’est quand même très important de solidariser les élèves. Donc ça c’est la première raison.

Et la deuxième raison, c’est qu’en fait c’est très efficace pour favoriser les apprentissages. Créer de la coopération dans la classe, notamment quand on est au lycée, j’ai des classes jusqu’à 38 élèves, on imagine bien que pour l’enseignant tout seul, s’il ne s’appuie pas sur des interactions entre élèves, c’est très, très compliqué.

D’une manière générale, il y a plein d’études, de recherches, des métas analyses notamment, qui montrent qu’un climat coopératif dans la classe favorise les apprentissages. Après ce n’est pas magique, ça peut être très compliqué à organiser, parfois même ça peut être une impasse si ce n’est pas bien préparé, bien organisé, bien géré. D’où la raison notamment de ce groupe Cooper@ction dans lequel on veut réfléchir et faire en sorte que la coopération débouche sur quelque chose de positif.

Voilà c’est un peu les 2 axes : les valeurs et aussi favoriser les apprentissages. Alors j’ai préparé aussi des petites illustrations.

R.G : Super, j’allais justement te poser la question et te demander si tu pouvais illustrer ce que tu viens de nous dire ?

A. VdK : Voilà, c’est une photo que j’adore. Une ancienne photo de Robert DOISNEAU qui montre un élève qui, caché derrière un autre, l’aide, triche d’une certaine façon et lui souffle la bonne réponse.

R.DOISNEAU a intitulé cette photo, non pas « la triche » mais « l’entraide ». Tout ça pour dire que l’entraide est quelque chose qui fait partie intégrante de la nature humaine. C’est maintenant montré par plein de chercheurs. On avait l’idée que l’homme était naturellement égoïste, que l’homme est un loup pour l’homme. Mais c’est totalement faux.

Les Historiens, les bio-généticiens, les psychologues, les sociologues le démontrent vraiment bien. Donc l’idée c’est plutôt d’encourager ce qui est naturel chez les élèves c’est-à-dire cette entraide plutôt que de décourager. Comme on peut le faire parfois quand on a une pédagogie vraiment de type « chacun dans son couloir », « compétition les uns contre les autres », etc.

La 2ème image, c’est une affiche placardée dans tous les établissements de France et de Navarre: la charte de la laïcité. Il y a beaucoup de choses sur la fraternité, partager une culture commune, égalité filles/garçons etc, etc… toutes nos valeurs. Mais il ne suffit pas d’afficher ça sur les murs! Et bien souvent, c’est ce qu’on fait. Il y a des actions mais hors de la classe, on fait venir des intervenants une fois dans l’année…

R.G : De manière ponctuelle…

A. VdK : Exactement. Le message est le suivant: nos valeurs se transmettent et se partagent en actes, et notamment dans la classe au quotidien. Même si on a évidemment notre contenu disciplinaire. Il ne s’agit pas de dire « ça, c’est l’affaire du CPE » ou « ça c’est l’affaire de l’intervenant extérieur ». C’est vraiment ce que l’on croit au sein du groupe Coopér@action. Donc là des petites choses toutes simples très concrètes, ceci est une fiche d’auto-évaluation d’un élève.

On voit que lorsqu’il fait son petit bilan sur son activité de coach, il note: « j’observe et je donne des conseils. Cependant, j’ai peur de paraitre trop directif ». C’est tout simple cette petite réflexion mais c’est un élève qui essaie de réfléchir à ses relations avec les autres. A la manière dont il se comporte avec les autres. Alors c’est tout bête mais c’est pour moi quelque chose d’assez révélateur et qui est intéressant. Si on amène les élèves à réfléchir à ça alors après, on va développer des compétences pour maintenant dans les apprentissages dans la classe et pour plus tard dans ses activités au quotidien. Pour moi, quand je vois ça, c’est gagné.

Ça, c’est une petite grille aussi qui fonctionne bien:

Je l’utilise en danse et les groupes s’auto-évaluent. Voilà la cible sur leur capacité à bien s’organiser collectivement. Ils se positionnant dans la cible et formulent des petits conseils pour la séance prochaine. Ce sont des petits outils qui marchent vraiment très bien. Cela prend 5 minutes en fin de leçon. Il faut accepter de perdre ce temps-là mais ça génère quand même des choses intéressantes sur les apprentissages. On voit des groupes qui s’organisent mieux, qui produisent des choses en danse encore plus intéressantes et qui s’écoutent mieux les uns les autres. Chacun peut participer davantage au travail du groupe. Et puis ça produit aussi des effets pour plus tard. Ce sont les élèves qui réfléchissent et qui prennent conscience que s’organiser à 4, 5, 6, ça ne va pas de soi. Il y a des choses à faire et à mettre en place pour que ça fonctionne. Voici une courte vidéo de moins de 2 minutes qui illustre ma 4ème astuce:

https://drive.google.com/file/d/1AlTNbh_Oiy8il8rpnmcVH4QUzAAig6sY/view

R.G : OK. Très bien. Merci pour le partage de ces outils concrets qu’on va pouvoir tester avec nos élèves. Super. On peut passer à la 5ème astuce 😉

Cinquième astuce: Des solutions pour optimiser et prolonger au maximum le temps de l’EPS.

Jean-Luc UBALDI

A. VdK : Donc la dernière, on l’a déjà abordé tout à l’heure avec le manque de temps dans notre métier. C’est l’idée qu’il faut essayer de prolonger, moi j’essaie de le faire au maximum, le temps de l’EPS. Parce qu’on a déjà un faible volume horaire. Ce serait bien que ça évolue mais je n’y crois pas trop à court terme! On a 2h en lycée général, c’est quand même très faible. Donc pour prolonger ce temps, j’ai été très influencé par Jean-Luc UBALDI.

Tu parlais tout à l’heure du CEDREPS d’une manière générale et de Jean-Luc UBALDI en particulier. Son article écrit en 2007 avec Alain COSTON sur l’EPS du zapping où on multiplie les situations d’apprentissage, moi ça m’avait beaucoup parlé. Et je sais que j’avais vraiment essayé de réduire le nombre de situations. Ce serait vraiment ma première solution pour optimiser le temps du cours d’EPS. Maintenant j’en suis venu à 2 situations.

Il y a l’échauffement que je considère vraiment comme une situation d’apprentissage à part entière. Et après, il y a la forme de pratique scolaire dans laquelle les élèves baignent un maximum. Donc il n’y a vraiment que 2 situations. Le plus routinier possible, ce qui fait que le temps d’explication se réduit au fil des leçons. Mais au début de séquence, c’est toujours un peu plus long c’est normal. Je me rappelle encore une conférence de Jean-Luc UBALDI qui disait: « En EPS, maintenant c’est le prof qui transpire plus que les élèves ! ». Il donne des consignes, il met en place des situations différentes, il change de situations, etc. Non! C’est à l’élève de transpirer, pas au prof.

R.G : Surtout s’il a 38 élèves à gérer, il transpire encore plus !

A. VdK : Exactement ! Donc voilà, concrètement, ça peut être par exemple, en musculation, les situations d’échauffement, ce sont les élèves qui les conçoivent, ils choisissent leurs exercices mais à un moment donné sur la fin d’échauffement, je vais cibler des exercices.

EPS et ciblage

A partir de ces exercices ciblés, on va travailler la thématique de séance. Par exemple, apprendre à rythmer son mouvement. Je vais prendre des exercices adaptés pour apprendre à rythmer vite sur la phase d’effort, lent sur la phase de retour. On va travailler vraiment comme dans une situation d’apprentissage. Avec des élèves qui vont observer, avec des indicateurs et ils vont vraiment apprendre quelque chose. Et après on réexploite tout ça dans la forme de pratique plus globale. En résumé: on réduit les situations et on exploite à fond l’échauffement comme une situation d’apprentissage.

R.G : Ça me va bien, je me reconnais bien dans ce que tu viens de dire 😉

A. VdK : Et puis pour prolonger le temps de l’EPS, une chose qui est beaucoup plus compliquée à faire, c’est d’essayer de donner de la pratique supplémentaire aux élèves. Je pense que ce qu’on essaie tous de faire, c’est de faire le lien entre l’EPS et l’AS. C’est facile à dire, mais je pense vraiment qu’il y a un gros enjeu sur la continuité et dans la complémentarité à avoir dans les programmations entre ce qu’on fait en EPS et en AS. Par exemple, quand on « accroche » les élèves en musculation, il y en a quand même beaucoup qui passent le pas à l’AS.

Nous on a fait le choix par exemple de programmer la musculation en seconde parce qu’on s’aperçoit que les élèves qui ont testé en EPS, ont envie de continuer. Donc ça, c’est déjà un moyen de donner plus de volume à l’EPS.

L’autre truc, c’est de donner des séances supplémentaires. Moi je le fais surtout en champ 5 notamment en course en durée. Je leur donne la possibilité de faire des séances supplémentaires le week-end et pendant les vacances aussi. Evidemment dans une classe on aura 4 ou 5 élèves qui vont le faire mais c’est toujours ça de gagné. Je me sens vraiment dans ma mission de former un futur pratiquant et j’ai des élèves qui accrochent là-dessus. Je peux vous montrer une petite fiche d’un très bon élève qui a vraiment bien accroché.

Alors voilà, c’est une fiche de séance type et on voit qu’il avait fait le bilan de sa pratique. En plus, j’aime bien aussi faire ça, je leur demandais pendant qu’on était en confinement de travailler avec des membres de leur famille, des amis, etc. Là en l’occurrence, il avait coaché des membres de sa famille. Puis il a fait son programme pour les 2 semaines de vacances après. Voilà c’est un élève très scolaire qui s’était vraiment pris au jeu. Faire du coaching avec sa famille pendant le confinement a permis de de créer une petite dynamique familiale également. Encore une fois, si c’est 1 ou 2 élèves dans une classe, c’est toujours ça de pris.

R.G : Très bien, merci à nouveau Anthony pour ce partage et pour tes 5 astuces. Je vais essayer de les résumer. J’ai pris quelques notes pendant que tu étais en train de parler.

  • La première faisait plutôt référence à la posture de l’enseignant: faire confiance aux élèves et valoriser les progrès;
  • la seconde tournait autour de l’enseignement explicite pour les élèves avec une terminologie adaptée aux élèves, tu as insisté là-dessus;
  • la suivante, tu nous as parlé de l’évaluation à intégrer au processus d’enseignement, tu disais que l’évaluation était un outil au service des progrès des élèves;
  • ensuite la 4ème, tu as insisté sur l’entraide. Tu es vraiment beaucoup là-dessus, entraide permanente dans la classe et cette entraide en actes au quotidien dans la classe;
  • et enfin la dernière dont tu viens de nous parler : optimiser au maximum le temps de l’EPS (réduire le nombre de situations d’apprentissage au nombre de 2) et aussi prolonger le temps de l’EPS: continuité entre l’EPS et l’AS et éventuellement proposer des séances supplémentaires, notamment pendant les vacances.

Est-ce que ça reflète tes 5 astuces et le message que tu voulais faire passer ?

A. VdK : C’est ça, parfait.

EPS: des ressources pédagogiques

CAPEPS

R.G : On va pouvoir passer à la suite Anthony! Tu connais un peu le « protocole » de mes interviews : la 3ème partie concerne plutôt le partage de ressources. Est-ce que tu as des ouvrages, des revues, des sites internet éventuellement à recommander aux collègues ou futurs collègues pour les aider dans leur pratique quotidienne ?

A. VdK : Pour les ouvrages, j’étais parti des ouvrages importants pour moi. Comme « L’EPS en milieu difficile » coordonné par Jean-Luc UBALDI qui m’avait beaucoup influencé professionnellement.

R.G : On a beaucoup parlé de Jean-Luc dans cette interview ! Rires

A. VdK : C’est clair! 😉 Un autre ouvrage: « La constante macabre » d’André ANTIBI. On est sur quelque chose de complètement différent mais sur quelque chose de connu. Sur l’évaluation. Le fait que quels que soient les élèves qu’on a en face de nous, on aura toujours cette fameuse constante macabre avec un bon tiers en difficulté, un tiers en réussite… C’est quelque chose qui m’avait beaucoup influencé parce que ça laisse beaucoup à réfléchir.

R.G : André ANTIBI qui nous a quitté depuis quelques jours malheureusement.

A. VdK : Ah, ben je ne savais pas. Une pensée pour lui alors…

Son ouvrage fait réfléchir au rôle de l’école. Bref, 2 autres bouquins que je voulais partager. Un livre de Catherine GUEGUEN « Heureux d’apprendre à l’école », plus connu dans le 1er degré qui fait le tour de beaucoup de travaux de recherche en matière de compétence psycho-sociale, neurosciences affectives.

C’est très intéressant à lire et ça revient un peu à ma 1ère astuce sur l’aspect relationnel entre l’enseignant et les élèves.

Un autre ouvrage encore plus éloigné de la sphère de l’EPS: « Plaidoyer pour l’altruisme » de Matthieu RICARD qui, à la base, a une formation scientifique et qui est devenu moine bouddhiste. C’est un bouquin très intéressant sur la nature humaine et la société actuelle. Il y a beaucoup de références scientifiques dans cet ouvrage. Ce qui est assez intéressant c’est qu’il est très spirituel et en même temps scientifique. En occident, on n’est pas trop là-dessus…

R.G : Ça permet d’avoir une ouverture d’esprit.

A. VdK : Tout à fait.

R.G : Et de pas fonctionner uniquement en vase clos: EPS…EPS…que de la littérature EPS! Elle est importante bien entendu mais essayons aussi d’élargir le champ des possibles 😉

A. VdK : Exactement.

R.G : On parlait d’ouvrir là sur d’autres domaines mais si on revient sur le champ de l’EPS, on a parlé de l’AEEPS tout à l’heure. Cette association propose aussi régulièrement des articles de grande qualité qui permettent de donner des outils concrets aux enseignants ou futurs enseignants. Et aussi des week-ends pédagogiques. On fait un peu de pub pour l’AEEPS! 😉 Moi j’aime beaucoup cette association, toi aussi, je sais que tu y es très investi Anthony. Ces week-ends pédagogiques sont des moments de formation professionnelle continue vraiment très intéressants, très riches avec les intervenants qui viennent. Et il y a aussi toujours une convivialité avec les gens qui sont présents.

Enseigner l'EPS
http://www.aeeps.org/

A. VdK : Oui, heureusement que l’AEEPS dynamise bien la discipline. Dans les régions, au plus près de chaque enseignant mais aussi au niveau national avec la biennale qui est un vrai temps fort de la discipline. Sur les assises de l’EPS organisées par l’ENS, il y a eu un partenariat avec l’AEEPS qui a permis sur le terrain de faire fonctionner les choses et heureusement qu’on a cette association.

R.G : Donc on invite toutes les personnes qui nous regardent à se rapprocher de leur Régionale AEEPS pour continuer à se former et à progresser. C’est me semble important de rester dans cette dynamique de formation continue. On parlait tout à l’heure d’ouvrir un peu son esprit. Avec des intervenants différents au sein de l’AEEPS, ça permet aussi de s’ouvrir et de ne pas rester focalisé sur une vision particulière de notre discipline. Donc je trouve ça vraiment très intéressant. Merci en tout cas Anthony pour tes ressources. On peut passer à l’outil pédagogique que tu peux conseiller pour les collègues ou futurs collègues.

Proposition d’un outil pédagogique : le logiciel PRONOTE

A. VdK : Ce ne sera pas quelque chose de très original, mais ça marche vraiment bien. Voilà, c’est l’outil PRONOTE. Comme beaucoup d’enseignants, j’ai appris à l’exploiter pendant le confinement. C’est vrai qu’on a tendance à multiplier les outils numériques et de communication et cet outil-là permet de simplifier les choses de manière centralisée. Il offre des possibilités énormes de mettre à disposition des ressources, des vidéos…

Il peut être exploité soit en amont du cours soit après le cours pour prolonger le temps du cours. Je pense qu’il faudrait qu’on investisse plus sur PRONOTE plutôt que multiplier des blogs à droite, à gauche, tout un tas de ressources… Moi je pense que c’est quelque chose de positif. En plus, il y a la possibilité d’intégrer les parents. Et plus la communauté éducative sait ce qu’il se passe en EPS, mieux c’est!

R.G : Ça permet de prolonger le temps de l’EPS, si on fait le lien avec ta 5ème astuce. Pour avoir une EPS continuée, on va dire.

A. VdK : Exactement. Par exemple, on peut mettre des petites vidéos avec des petits questionnaires. Des questions posées à l’élève pour faire un jugement. Par exemple sur une prestation gymnique, identifier les fautes, valider les figures. Un petit entrainement des élèves qui permet de prolonger le temps de l’EPS. Pour des élèves qui veulent s’exercer davantage par exemple sur l’analyse des prestations gymniques.

R.G : C’est sûr, ça ne sera pas magique comme tu le disais tout à l’heure pour des séances supplémentaires. Cela va concerner uniquement quelques élèves au départ. Et après, en étant régulier et en proposant des ressources de manière régulière, cela permet aussi de les mettre dans une dynamique et espérer qu’ils aillent de plus en plus souvent sur PRONOTE.

A. VdK : Oui il y a des limites, c’est sûr. On sait bien que ce sont les meilleurs élèves qui le font.

R.G : Ce n’est pas magique mais en tout cas on essaie de mettre en place un maximum de choses pour les faire progresser. D’accord, on termine cette interview avec la dernière partie. Je sais que tu as quelques petits cadeaux à partager avec les personnes qui nous suivent.

Partage de petits cadeaux avec nos lecteurs

concours EPS

A. VdK : Alors le premier cadeau, c’est une conférence d’un collègue Nicolas JOUFFREY, dans le cadre d’une conférence organisée par le SNEP:  https://www.youtube.com/watch?v=8iXpRx06vAQ

A l’origine il y avait une vidéo plus conséquente où on voyait les élèves, là on les voit un petit peu, mais on les voit quand même. En tout cas, c’est un magnifique projet dans ce collège de l’Académie de Grenoble. C’est un projet solidaire, écologique autour de la pratique physique, autour du vélo. Les élèves ont monté une SCOP (Société Coopérative de Production) orchestrée par les profs d’EPS.

Et ils récupèrent, réparent des vélos et après font des projets de sortie. Ils vendent les vélos réparés à bas coût, notamment aux enseignants du collège ou aux autres. Cela finance leur SCOP et leur projet. Donc les élèves apprennent énormément de choses. Evidemment, ça créé toute une dynamique dans le collège. La pratique physique est au centre du projet donc c’est génial.

R.G : Ça implique toute la communauté éducative aussi.

A. VdK : Exactement.

R.G : Je l’ai regardé hier soir et c’est vrai que c’est une vidéo inspirante qui peut donner des idées aux collègues ou aux futurs collègues qui vont suivre cette interview. Merci pour ce partage. Tu en as d’autres aussi il me semble ?

A. VdK : J’en ai d’autres. En lien avec ce que je disais tout à l’heure, c’est une conférence de Matthieu RICARD qui avait été reçu au CESE (Conseil Economique Social Environnemental). C’est une instance institutionnelle. Il avait fait une conférence sur les enjeux du moment et le lien avec la nécessité de plus d’altruisme dans la société. Donc c’est une très belle conférence: cliquez sur ce lien.

Et puis aussi un podcast si tu veux bien le partager, de François TADDEI qui fait réfléchir sur la société du moment. C’est quelqu’un qui est dans différentes sphères aussi. C’est un scientifique et il s’intéresse aussi à l’éducation. Ce podcast est intéressant pour prendre du recul sur notre société et la manière dont on veut éduquer et former les jeunes. Cliquez sur ce lien pour y accéder.

R.G : OK. Super. Merci à toi Anthony pour ce partage des 5 astuces et toutes les autres ressources. Cela nous a permis de nous ouvrir un peu et de ne pas rester uniquement sur le champ de l’EPS. Je te souhaite une bonne continuation dans tous tes projets, je sais qu’ils sont nombreux! Notamment dans le groupe Coopér@action. Continue à œuvrer pour partager une EPS de qualité, la discipline a besoin de personnes comme toi. Tu es très actif, ça fait vraiment plaisir à voir donc merci pour tout ça 😉

A. VdK : Merci pour tous ces compliments et surtout merci de m’avoir reçu.

R.G : C’est avec grand plaisir. Est-ce que tu veux passer un dernier message aux personnes qui nous regardent ?

A. VdK : Non, pas de message en particulier, faites-vous plaisir à enseigner l’EPS. C’est une discipline tellement super, merveilleuse qui est quand même un peu atypique dans la sphère éducative. On a toute notre place et faut même qu’on grandisse au maximum, qu’on communique sur ce qu’on fait notamment au niveau politique en ce moment et ce, pour qu’on ne soit pas réduit à « bouger 30 minutes par jour ».

R.G : On a du travail là-dessus c’est clair! Se faire mieux comprendre de la sphère politique, du grand public aussi

A. VdK : Tout à fait.

R.G : Merci à toi encore Anthony et merci aux collègues et futurs collègues qui ont suivi cette interview. Si certains d’entre vous souhaitent comme Anthony partager leurs 5 astuces, n’hésitez pas bien entendu. Ce sera avec grand plaisir. Vous pouvez me contacter ou me laisser un message à la fin de cet article 😉

Vous pouvez aussi partager cette vidéo si vous pensez qu’elle va donner des pistes de réflexion ou d’actions à des personnes autour de vous. Et n’oubliez pas aussi de vous abonner à la chaîne YouTube EPSRégal si vous voulez recevoir les ressources immédiatement dès leur sortie.

Je vous dis à bientôt pour le partage de nouvelles ressources, portez-vous bien. Allez salut! 😉

Formations en ligne EPS

Si tu as apprécié cette interview avec les conseils concrets d’Anthony VAN DE KERKHOVE, celles-ci devraient également te donner des pistes de réflexions et d’actions concrètes: les 5 astuces de:

Jean-Luc UBALDI: https://www.epsregal.fr/eps-5-astuces-jl-ubaldi/

Nicolas MASCRET: https://www.epsregal.fr/eps-5-astuces-nicolas-mascret/

Michel PRADET: https://www.epsregal.fr/eps-5-astuces-michel-pradet/

Pradet athlétisme

Philippe-Michel SIPEYRE: https://www.epsregal.fr/eps-5-astuces-sipeyre/

Twiggy LEJEUNE-VAZQUEZ: https://www.epsregal.fr/eps-5-astuces-twiggy-lejeune-vazquez/

Mireille AVISSE-DESBORDES: https://www.epsregal.fr/eps-5-astuces-mireille-avisse-desbordes/

AEEPS Mireille AVISSE

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